Comment trouve-t-on des clients en freelance ?


Ça faisait longtemps que je n’avais pas publié le courrier des lecteurs. Voici un mail que j’ai reçu et la réponse envoyée (avec une ou deux corrections).

Comment trouve-t-on des clients en freelance ? Vous avez surfé sur le réseau du job précédent, ou la demande est telle qu’il suffit de s’inscrire en tant que dev python dans les pages jaunes ?

Hello,

Je depop les emails datant de mars en juin :)

Pour trouver des clients en tant que freelance :

– utiliser le carnet d’adresse de sa boîte précédente. Ça suppose un travail régulier à garder le contact avec les interlocuteurs qu’on a avec les clients externes, demander les numéros/emails directes, les postes, etc. L’important est de bien être transparent et de ne pas essayer de choper des contrats qui auraient été donnés à son ancienne boîte. Il faut être un complément sur les projets en cours, ou prendre les projets que les autres ne prennent pas. Ça ne peut pas se faire a posteriori, ça se prépare pendant son séjour dans la boîte, et ça suppose une démarche semi-commerciale une fois qu’on est dehors.

– aller aux événements/lieux sociaux tech. Tout ce qui est conférences (type la cantine, NUMA), salons (type PyConFR, Djangocong), soirées à thème (on peut les organiser soi-même), petit dej entrepreneur (type open coffee), associations (type hackerspace, fablab). Faire sa review, découvrir de nouvelles technos et les partager avec les autres (proposer une présentation, un tuto, un workshop, etc), ça créé des liens.

– créer un site, avec son CV, un tweeter, et scanner régulièrement la recherche tweeter pour des demandes. Il y en a une chiée.

– faire toutes les semaines un tour des annonces sur les dizaines de sites d’offre d’emploi. Même si une offre ne demande pas un freelance, proposer quand même. Même si l’offre est à l’étranger (proposer de bouger, ou télétravail). On finit toujours pas trouver un truc, mais même quand on en trouve pas, ça fait des contacts. Google est ton ami. Les RSS aussi. Tu es dev, dev un script qui ratisse large et récupère pour toi toutes ces infos et en fait la synthèse.

– prétendre qu’on est freelance depuis longtemps. Demander à des amis de mentir pour soit en ce faisant passé pour un référent dans un boîte et donner son numéro. Je suis très sérieux.

– ton compte github peut être un bon CV, le mettre en avant.

– on est pas obligé de quitter sa boîte pour être freelance. Le status auto entrepreneur est cumulable avec un travail à plein temps (prendre des missions courtes et travailler le we) ou mi-temps (pour se lancer). On est pas obliger de faire le grand saut d’un coup.

@+

Sam

On entend souvent dire “construisez votre réseau”, “faites marcher votre réseau”, mais la réalité c’est que la plupart des gens n’en ont pas et ne savent pas comment en construire un. C’est pour ça qu’il faut attaquer sur deux tableaux : les annonces en ligne (assez facile, contrats moins sympas, mais permet de ternir à court terme et boucher les trous) et les événements sociaux (plus dur, mais meilleurs résultats sur le long terme).

Si vous arrivez à travailler pour une niche (informatique pour pharmaceutique, gestion de projet industriel automobile, booking, etc), il est beaucoup plus facile de démarcher ensuite dans cette niche. N’hésitez donc pas au début à vous spécialiser dedans.

Ça fait écho à l’article Où trouver un Job ou une mission Python / Django ?, même si il faudrait que je fasse un dossier complet là dessus un jour avec :

  • Où et comment chercher les annonces.
  • Comment créer un CV.
  • Comment établir des contacts commerciaux aux événements sociaux.
  • Contacter un client potentiel/
  • Comment mener le premier entretient avec un client, puis le second.
  • Comment conclure avec sa proposition commerciale
  • Comment faire sa veille techno et rendre son profile toujours plus intéressant.
  • Comment se mettre en avant en général et donner envie en tant que dev.
  • Comment établir un devis, facturer, combien, pour quoi, etc.
  • Comment recruter un dev.
  • Comment gérer un dev.
  • Comment gérer un projet : côté dev et côté client.

Comme d’hab, tout ceci est prévu pour après 2038, un jeudi, vers 16h47.

Mais ça serait intéressant, surtout que sur le Web ont dit à tout le monde de jouer franc jeu, d’être un bon garçon, etc, alors que clairement c’est un jeu de dupe et vous serez gagnant en trichant. Pas en bossant pas, attention, faut fournir le taff pour lequel on est payé, mais “soyez-vous même” est le conseil le plus débile que le cinéma et votre maman vous ait donné quand il s’agit de maximiser ses chances de plaire (dans le job et dans d’autres domaines).

22 thoughts on “Comment trouve-t-on des clients en freelance ?

  • tsez

    Salut,
    Je crois qu’il faudrait tempérer les conseils n°1 et n°7.

    N°1 “utiliser le carnet d’adresse de sa boîte précédente…”
    Votre ancienne entreprise peut porter plainte pour copie d’information confidentielle. La pratique concurentielle n’est pas le seul risque.

    N°7 “Le status auto entrepreneur est cumulable avec un travail à plein temps…”
    Tout dépend de votre contrat de travail actuel, certains contrats interdisent de cumuler un emploi, en particulier s’il s’agit du même domaine.

    Sinon, bravo pour votre site :)

  • Thibault

    « Développer son réseau » c’est un peu le truc qui fait peur. Quand on comprend que ça veux dire « aller à des événements et soirées super intéressants retrouver des super potes pour apprendre plein de trucs et boire des coups », c’est tout de suite beaucoup plus facile.

  • Laurent

    Salut,

    Je profite de cet article pour tenter de répondre à la question posée dans le titre : Comment trouve-t-on des clients en freelance ? Je suis moi-même freelance, mais je n’ai pas de réponse miracle, je peux juste partager avec vous ma maigre expérience.

    Je n’ai pas de réseau, juste des personnes qui me connaissent et qui me recommandent à d’autres personnes … c’est du bouche à oreille.

    Une bonne partie des mes missions viennent de mes anciens employeurs, je suis toujours parti en bon terme avec eux, et j’ai eu la chance de pouvoir monter une expertise quand j’étais chez eux. Du coup, ils font appel à moi quand ils ont besoin d’un coup main. Ce qui est pratique pour eux car je connais déjà leur manière de travailler et leurs clients.
    Si vous avez choisi de quitter votre employeur pour devenir freelance, ne vous brouillez surtout pas avec lui : c’est un futur client potentiel.

    J’ai également recontacté des entreprises dans lesquelles j’avais postulé lorsque je cherchais un emploi en tant que salarié. Parfois, ils préfèrent bosser avec des freelances car ça ne les arrange pas d’embaucher pour juste un ou deux projets.
    Ça m’a permis de trouver pas mal de missions, là aussi via du bouche à oreille. Réponse typique : “On n’a pas de projet pour vous dans l’immédiat, mais je sais que untel cherche un freelance”. Et de contact en contact, on arrive souvent (dire toujours serait un mensonge) à trouver une mission.

    Mais le plus important et de fidéliser ses clients. Mes clients me relancent souvent pour de nouvelles missions, plus besoin de perdre du temps à démarcher.
    Je préfère perdre un peu de temps ou d’argent sur un premier projet avec un client, et qu’il soit satisfait du résultat pour qu’il revienne vers moi pour ces futurs projets (ou qu’il me recommande auprès d’autres personnes).

    Ceci étant dit, chaque cas est différent. Ce qui fonctionne pour moi ne fonctionnera pas forcement pour vous. Perso, je ne vais jamais sur les job-boards, je ne me rend jamais aux événements/lieux sociaux tech (je suis un ours :p), je n’ai ni tweeter ni CV en ligne … à la rigeur un compte github mais ça fait trop longtemps que je n’ai rien commité pour le mettre en avant.

    En espérant avoir aidé.

  • Sam Post author

    @tsez: je continue de défendre l’idée qu’il faut pas jouer dans les règles. Avoir sa propre morale oui. Mais si on colle à toutes les lois et les conventions sociales, on part avec un sacré boulet au pied. L’important est de ne pas essayer de baiser les gens (voler un client, promettre un résultat qu’on ne peut pas tenir, etc), mais pour le reste, il faut se donner la liberté de sortir des sentiers battus.

    @Thibault: exactement. En tout cas dans notre branche.

    @akersof: merde, je suis chômeur et je le savais pas ?

  • Cyrille d'Humiliance

    Bonjour Sam!

    Il est toujours bon de rappeler les quelques règles de base à suivre pour trouver une mission freelance. Autre solution qui n’a pas été suggérée: aller faire le tour des sites d’emploi spécialisées dans le freelancing. Il y en a quelques unes comme humiliance.com par exemple (un peu de pub au service des freelances :))

    Autre point important à souligner, c’est la nécessité de créer et entretenir son réseau professionnel. Un bon freelance saura s’en servir pour trouver ses missions et rebondir à la fin de celles-ci!

    A bientôt!

  • Sam Post author

    Pas bonjour. Premier comment sur le blog et tu commences par poster ta pub avant d’aller ensuite répéter ce qui a été dit 3 fois, ce qui prouve que tu as passé 2 secondes sur la pages avant de cliquer.

  • Cyrille d'Humaniance

    Je suis désolé de vous avoir importuné Sam! J’ai lu l’intégralité de votre article ainsi que les différents commentaires avant de poster le mien.

    Votre “rainbow” est certes compréhensible mais à contrario, je ne vous ai pas insulté dans le commentaire. Ce n’est pas très freelance comme réaction ;)

  • Block

    Salut,

    Super article qui demystifie la recherche de mission ! Pour ma part les quelques jobs que j’ai choppe en freelance c’est aupres d’une boite dans laquelle j’ai fais un stage un ou deux mois auparavant et grace au bouche a oreille.
    Le bouche a oreille est une vraie mine d’or ! Et pas seulement en passant par d’autres pro de l’info.
    Mes deux derniers taff viennent d’un pote qui tient un bar et a qui les clients demandent sans trop y croire “Tiens tu connais pas un gars qui pourrait me faire un site ?” Alors c’est sur, c’est tres inegal, des fois c’est pour une association ou un liberal qui veut un site statique qui se torche en une soiree et déchiré. Mais des fois on recolte des missions bien juteuse.

    Bref la morale de tout ca : entretenez votre reseau en meme temps que vos abdo Kro’.

  • G-rom

    Tenter de truander comme ça, c’est moche, c’est vraiment moche, surtout quand ça se voit :D

  • bussiere

    J’ai jamais vu autant de techos que lors des soirées bdsm, si vous voulez faire votre reseau ou avoir les derniers potins des SSII c’est la bas qui faut aller.

    Ces milieux sont internationnaux et que ca soit en belgique, en france ou en allemagne on finit souvent les soirées en parlant tech.

    J’ai eu pas mal de contacts et des adresses emails ou envoyer mes cvs et des missions en belgique grace a ce milieux.

    Le nombre de techos dans ce milieu est hallucinant.

  • Sam Post author

    +1 : tout événement cul est super pour le réseautage.

    @bussière : si tu parles de la démonia de demain, ça va faire un peu short pour y aller pour nous :)

  • bussiere

    Yep la demonia de ce wkend :)

    Mais plus que n’importe quel evenement cul, le milieu bdsm contient vraiment beaucoup beaucoup plus d’informaticiens que les autres (apres je connais assez le milieu echangiste et la proportion de techos n’est pas du tout la meme). J’ai quelques theories la dessus mais je developperai si on demande :)

  • Sam Post author

    Moi je demande !

    En même temps, le milieu underground du hacking, des bodys performers et du BDSM se rejoignent parfois. Ou alors c’est juste qu’on très SM dans notre boulot ^^

    Perso je connais mal le milieu SM. Je reste assez artisanal avec mes contentions psychiatriques piquées à l’hosto pour attacher. C’est du petit joueur comparer à ce que mes amis qui sont dans le trip me raconte. Faudra que j’approfondisse.

  • bussiere

    Déja tu as pas mal de mettaleux / goth dans les informaticiens , c’est un des rares metiers cadres ou les cheveux longs sont moins discrimants.
    Ces milieux ont des affinités avec le bdsm.

    Ensuite quand on avait fait une etude de marché, le bdsm s’est une sorte d’intellectualisation de la sexualité, ce qui implique d’avoir un certain bagage donc généralement tu tapes dans de la csp+. C’est un milieu friqué aussi et qui coute cher en plus.

    Apres pour moi le bdsm rejoint le coté geek dans le vrai sens du terme, dans le sens ou c’est ludique et il faut faire mumuse. Tu testes des trucs , c’est plus mental et experimental et ludique, ce qui forcement attire plus les geeks.

    Un geek pour moi c’est quelqu’un qui quand il voit quelquechose il a envie de mettre les mains dedans et de comprendre / tester. Pas de rester passif.

    Voila ca reste ma theorie, mais en pratique je croise beaucoup d’informaticien dans ce milieu vraiment beaucoup.

    Je connais meme une maitresse bdsm / codeuse python :)

    Je lui ai filé l’adresse du blog elle doit passer ici de temps en temps …

  • Sam Post author

    Faudrait créer des automates de tortures programmables en Python.

  • bussiere

    J’ai des copines dans le milieu des hackerspaces qui font elle meme leur vibro avec du arduino un moule en silicone et des vibreurs de manettes playstation :) au tetalab notamment :p Et le but etait de le relier a un capteur de pulsation cardiaque le vibro …

    La maison du chaos aussi ils font des trucs wtf mais geniaux http://www.yannminh.org/french/TxtCyberesthesie-020.html

  • bussiere

    visiblement une start up vient de faire une ML avec des offres haut levels pour les freelance.

    Sauf que l’abo est a 30$ par mois ….

    Un avis la dessus ?

    Je n’ai pas trop envie de linker pour leur faire de la pub. On va dire que c’est sur la page de hacker news la ….

  • Sam Post author

    Le premier comment répond bien au problème : payer 30 euros pour être en compétition avec d’autres personnes, ça n’apporte rien. Au final, tu paies pour essayer de convaincre un client.

    Essayer de convaincre quelqu’un de te choisir est une mauvaise stratégie (et pas que dans le monde du travail), montrer ton intérêt pour eux mais les inviter à te convaincre est beaucoup plus payant.

    De surcroît, 3 annonces, c’est rien. Même si elles sont “de qualité” (comment je jugent-ils d’ailleurs ? quels critères).

    Quand je suis en recherche, et que j’ai épuisé mon réseau, je code des scripts jetables qui me ramènent une centaine d’annonces par mois en mergeant requêtes sur google, twitter et des sites d’annonces.

    Alors oui, ça prend plus de temps. Mais ce que le site ne dis pas, c’est que sur 3 annonces, tu as un fort taux d’échec, donc tu vas y perdre du temps aussi. Quand au temps passé, la partie “recherche” est faible comparée à la partie “entretient avec le client”, qui prend beaucoup de temps, par client, et n’est pas divisée par leur système.

    Bref, c’est une bonne chose qu’ils essayent d’améliorer le statu quo (surtout que les sites concurrents sont merdiques), mais le concept tel qu’il est présenté ne m’a pas convaincu.

Comments are closed.

Des questions Python sans rapport avec l'article ? Posez-les sur IndexError.