Ce ne sont pas les services pirates qui ont une jambe de bois


Quand le Divx est sorti, il y a eu tout un débat sur la valeur du DVD. Le truc qui prend de la place, qui s’abime, qui est une plaie à sauvegarder, qui est zoné… En prime, quand tu payais un DVD, tu avais ça:

Dvd pirate vs légal

Attendez : il fallait aussi se déplacer pour acheter physiquement ce putain de DVD


Mais les industriels ont tapé du pied sur le piratage depuis les K7 audio. Jamais, au grand jamais, ils ne se sont remis en question.

Et est venu l’ère du streaming.

Et on a eu le droit à une redite.

Limite par pays, peu de sous-titre, catalogue limité et gros délais entre certaines sortis selon les médias et/ou les zones. Or the pirate bay et pop corn time n’ont pas tous ces problèmes.

Mais alors qu’en est-il du livre numérique ?

Le livre, c’est fait par des gens qui utilisent leur cerveau, non ?

Je veux dire, ils lisent, en théorie…

Et bien, après avoir galéré pour trouvé certains titres légalement et perdu ma collection suite au bricage de ma première tablette, je n’étais déjà pas très convaincu. J’aime l’outil pour le voyage, mais le service laisse à désirer. Nénamoins, je suis un geek, peut etre que les gens moins attachés à la cause étaient moins sensibles à ces problématiques.

Il faut croire que non, puisque mon frère m’a écrit dernièrement ce mail bien rageux:

ALORS j´ai acheté mon livre sur un site.

DRM ADOBE donc j´installe tout etc..1h30 à faire les inscriptions les mots de passe,
les confirmations. Et je peux même pas lire mon livre…
Les mecs sont les plus nazes de la terre ils se tirent un balle dans le pieds.

Du coup je vais devoir pirater mon propre livre que j´ai acheté légalement

Youpi.

Et du coup bah qu´ils aillent bien se faire mettre pour la suite ce sera le premier et le dernier livre avec DRM que achète et si je trouve pas mon livre en Epub sans DRM bah je le piraterai.

Dés que j´ai mon livre sans DRM je te l´envois.

Bisoux

Notez que lui sait ce qu’est un DRM. Je n’ose pas imaginer Mme Michu.

31 thoughts on “Ce ne sont pas les services pirates qui ont une jambe de bois

  • Fred

    Attention aux idées préconçues. Télécharger un livre que l’on possède légalement ce n’est plus du piratage, c’est de la “copie de sauvegarde” et ça c’est autorisé (loi sur la copie privée etc.). C’est d’ailleurs pour ça que HADOPI ne punit pas le téléchargement mais le fait d’offrir (le libellé exact est “mise à disposition de sa ligne internet vers un tiers non autorisé”).

    Donc ton frère n’a pas piraté son livre acheté légalement, il en a juste fait une “copie de sauvegarde”.

    Quant à ceux qu’il compte télécharger dans le futur bon ben… ;)

  • LeMeteore

    Je travaille actuellement sur une plateforme de VOD. Pour rassurer les ayant droits, et les realisateurs, mon client a du leur promettre de mettre en place une solution DRM, pour proteger le film contre le piratage, pr veiller a ce qu’une lecture corresponde effectivement a un achat, etc.

    La solution DRM est une boite noire et personne n’y a acces. Elle ne fonctionne qu’une fois sur trois, l’obtention de licences pr la lecture est erratique, du coup, ceux qui achetent leurs films n’arrivent pas a le lire quand ils en ont envie.

    C’est fou parce qu’ici, avoir mis en place une solution DRM a ete contre productif, a tous les niveaux, technique, economique, mais se passer de DRM est strictement hors de question. Je me demande dans quel monde je vis :\

  • Stef

    Salut

    Je conseil généralement Mme Michu d’acheter des livres en brocante et d’occasion, jamais neuf et encore moin du format numérique, car d’un coté avec le digital on la souvent dans le cul, acheter d’ocasion permet en revenche de mettre le doigt bien profont au ayant droits tout cela de façon légal.

    Et puis un bon bouquin ne tombe pas en panne ne casse pas et surtout la batterie ne lache pas.

    Cordialement

    Stef

  • Puiseux

    J’ai trouvé le dernier billet très drôle !!!

    D’ailleurs, j’apprécie de plus en plus vos billets.

    Que ce soit sur le piratage, la donation au logiciels libres, l’amour du travail bien fait, l’éthique.

    Et sur Python quand c’est pas trop orienté web et tout le bordel.

    J’ai un peu l’impression que Sam&Max est un vieux pote dont je suis l’évolution depuis quelques temps déjà.

    J’aime bien aussi le petit article de cul, de temps à autre, comme une pointe de safran qui fait le plat de luxe.

    Bref bravo.

  • cocksucker

    J’ai 37 ans, je crois que la dernière fois que je suis allé au ciné ça doit être en 1996, la dernière fois que j’ai acheté un CD ça devait être en 1998, et je n’ai jamais acheté un seul DVD. Rien que le bruit des galettes dans le lecteur me saoule. Alors vous comprenez bien, que de la pub pendant 1 mn, ça va me rendre dingue. Par contre, faîtes comme moi achetez des livres…parce-que payer 30 euros pour voir le dernier navet américain dont je connais le scénario à l’avance, si vous voulez être une vache à lait, il n’y a pas mieux. Et puis le temps que je prenne ma caisse, que j’aille à la FNAC, j’ai déjà pompé 10 films ;) en HD ;)

    Alors les DRM, Universal, Disney, Sony et toutes ces fiottes, allez vous faire enculer !

  • Jon

    “Et bien, après avoir galéré pour trouvé ”

    “Et bien, après avoir galéré pour trouver ” plaira plus à l’ Académie :) .

    Chouette article Bro, les Majors sont de vieux cons, ils se comportent donc comme tel. A partir d’un certain âge, la remise en question de ses idées peut être tellement dangereuse pour l’ égo qu’il vaut mieux l’éviter à tout prix.

  • cocksucker

    D’un point de vue plus général, lorsqu’une loi est débile, je ne la respecte pas ; du genre :

    je ne trie pas mes déchets car je paie plusieurs fois l’emballage (à la production, à la consommation et à la collecte du déchets),
    je fume dans les bars tabac, à savoir que manger un bout de pain dans une boulangerie est aussi interdit enfin je crois ;),
    je ne respecte pas les limitations de vitesse faites pour nous piéger, genre le 90, 70 puis 90 et clic 135 euros,
    je fais des blagues sexistes, racistes (mes préférées) et xénophobes, un jour j’ai même regardé une vidéo de Dieudonné (je suis trop un ouf),
    je ne paie pas mes titres de transport (métro, bus) car les contrôleurs sont tous issus de l’immigration et des quartiers populaires et que eux n’ont jamais payé leurs titres alors de là à ce que je me plie à eux, faut pas rêver !
    je ne donne rien au Resto du Coeur car avec mes tunes, ils vont payer de la coke à Obispo ;).

    Par contre, je mange 5 fruits et 5 légumes, et j’ai un beau tee-shirt Charlie (une contrefaçon), allez comprendre ! Est-ce que j’ai le droit de vivre quand même dans votre démocratie capitaliste qui sent bon le savon d’Alep (enfin ce qu’il en reste) ?

  • François

    Benjamin Bayart utilise aussi l’exemple du DVD pour montrer que l’informatique prend le contrôle sur l’humain, alors que ce devrait être l’inverse. L’argument fait vraiment mouche.

    Ca doit être quelque part là dedans : http://www.fdn.fr/actions/confs/

  • NBV

    Le pire qui puisse arriver aux majors du cinéma, c’est que leur monopole sur la distribution soit un jour remis en question, ce qui anéantirait leur business model. Si elles cessaient de jouer les victimes, il se pourrait que les différents gouvernements commencent à se poser les bonnes questions (Le zonage des blu-ray ne porterait-il pas atteinte à la libre concurrence ? Comment se fait-il que les lecteurs soient obsolètes au bout de 5 ans ? N’y aurait-il pas une entente illégale sur les prix ? etc…..), ce qu’elles ne veulent absolument pas.

  • Nicolas&Pimprenelle

    La raison n°1 du piratage, ça doit certainement être le confort plutôt que le coût.

    Et c’est assez triste au final.

  • Teocali

    Pour info, tous les editeurs/vendeurs ne fonctionnent pas comme ça. Baen Books (un des plus gros editeurs de fantasy et de SF anglophone, avec des trucs comme Honor Harrington, 1632 ou la sage Vorkisigan, trois valeurs sures) propose depuis plus de 10 ans l’integralité de sa collection en ebook, sans DRM, dans tous les formats existants.

    Cerise sur le gateau, pour les longues séries, jusqu’au trois premiers tomes sont disponibles en téléchargements libres. Et les prix sont ultra interessant pour les vieux titres. Genre, ça monte pas à 25 boules la pièce pour compléter votre série de 35 tomes

    seul souci leur site (http://www.baen.com/baenebooks) est pas vraiment au top du top niveau UX.

  • Kromak

    ça me rappelle cet article de Korben : http://korben.info/fnac-supprimer-drm-ebook.html

    dans le monde de ‘ebook, le DRM est une aberration ! une hérésie ! Ce qui était cool avant, c’était de pouvoir partager ses livres, les preter à des amis, tout ça… maintenant… on partage des epub piratés.

    Heureusement, certains petits éditeurs ont compris, et vendent des ebooks sans DRM.

  • JMarc

    Pareil pour Bibi : l’intégrale des Arsène Lupin en ebook à la FNAC. Pour l’offrir à mon brozer… Lecture impossible chez lui. On a dû le télécharger illégalement pour pouvoir le lire. Même conclusion : qu’ils aillent se faire voir.

  • Itazu

    Baen Books (un des plus gros editeurs de fantasy et de SF anglophone, avec des trucs comme Honor Harrington, 1632 ou la sage Vorkisigan, trois valeurs sures) propose depuis plus de 10 ans l’integralité de sa collection en ebook, sans DRM, dans tous les formats existants.

    Wow, merci pour le partage. Je suis un grand fan de la saga Vorkosigan et j’avais envie de jeter un coup d’œil aux Honor Harrington depuis un moment. Je vais aller voir ça de plus près.

  • mentat

    Autres exemples récents :

    -j’achète un film en bluray et je me retrouve avec un doublage québécois à la place du doublage français

    -J’achète un film en bluray, et il a pas l’air d’apprécier mon lecteur de bluray, il passe pas…

    Bon j’ai payé (et même repayé le bluray en québécois, je l’avais en dvd), mais je suis plus emmerdé que si je télécharge…

  • ultra

    Je vous raconte une expérience que personne ne connaît ici : Voir un film au cinéma.

    Je suis allé voir le dernier SW à la séance de 10h du matin pour payer 6 euros au lieu de 15.

    Le film a commencé à 10h45 : 45 min de pub et autres bandes annonces.

    Le film dure 2h15, c’est à dire que sur 3h devant l’écran, j’ai passé le quart de mon temps devant autre chose que le film ce dont pour quoi je me suis déplacé et pour qui j’ai payé 6 euros.

    ça m’a rendu fou ce temps et cet argent perdu.

    J’étais accompagné par quelqu’un qui a un abonnement et qui allait 2 fois / semaine, j’ai demandé si ça l’enrageait pas de perdre autant de temps devant de la pub tout en payant son abonnement, il a hoché les épaules genre “on s’y fait”.

    J’en ai parlé à un ami qui allai très souvent au cinéma mais qui n’y va plus du tout depuis 4 ans, il m’a dit :

    Quand les films débuteront à l’heure et sans publicité ou autres trucs, je retournerai au cinéma, peu importe le prix.

    L’industrie du divertissement se met à dos ses propres clients et s’étonnent du piratage.

    Traitez bien vos clients et ils paieront.

    En ce qui me concerne, la prochaine fois que j’irai au cinéma c’est dans ~4 ans, le temps de me remettre de cette expérience traumatisante.

  • Rotor

    @Fred : La copie privée doit être faite par le bénéficiaire de cette dernière. Tu peux donc copier le livre que tu as légalement acquis, mais le télécharger illégalement sort de ce cadre. Ça vaut pour tout le reste (films…). ;)

  • nafai

    Je n’achète aucun livre sous DRM. Lorsque je veux acheter un livre et que l’éditeur utilise les DRM, j’envoi un mail à l’éditeur en lui expliquant que je n’achète pas son livre pour cette raison et que je vais aller l’emprunter à la bibliothèque.

    J’achète maintenant presque toutt mes livres aux éditions l-atalante et Bélial qui eux n’utilisent pas de DRM.

    Allez voir le discours du Bélial qui figure en préambule de tout leurs livres : http://www.belial.fr/pages/sans-drm

    @Ultra: tout a fait d’accord, je vais toujours dans un cinéma indépendant, c’est moins chères, le film commence à l’heure sans toutes ces pub et y’a pas tout un tas de crétin en train de manger du pop corn ou d’ouvrir leur paquet de MMS.

    @Teocali : Honor Harrington en français chez l’atalante sans DRM non plus

    Ce sont des choix, nous ne sommes pas assez nombreux à les faire, quitte à ne pas voir un film à sa sortie ou ne pas lire un livre sur sa liseuse

  • ultra

    Ce que je ne comprends pas dans l’industrie du divertissement, c’est la double peine infligée au consommateur honnête.

    Non seulement il paie cher mais en plus il doit se taper la pub et autres restrictions d’usages.

    Moi je veux bien voir 45 min de pub mais à condition d’avoir une place de ciné gratuite.

    Mais payer 6 euros + 45 min de pub c’est du foutage de gueule.

    Mais le pire, c’est pas ça.

    Le pire c’est que les gens acceptent cette double peine.

    Certes ils ronchonnent un peu, mais il y a jamais eu autant de gens qui sont allés au ciné que l’année dernière.

    Pareil avec les kindles.

    Vous savez qu’au delà des DRM, amazon sait combien de lignes vous lisez par jour, à quel ligne vous avez arrêté de lire, à quelle heure. A quel moment vous lâchez un livre parce que vous le trouvez ennuyeux etc…

    Avec tous ces chiffres, ils sont capables de dire aux auteurs que pour cartonner, un livre doit faire entre 120 et 140 pages, la thématique, les mots à utiliser, etc…

    Vous savez qu’avec la télé connectée, tout ce que vous regardez, le constructeur le sait ? Il peut allumer la webcam et le micro si il veut.

    Vous vous êtes jamais demandés pourquoi une télé connectée coûte moins cher qu’une télé non connectée ?

    Je suis certain que d’ici 3 ans, il y aura des offres de télé gratuite à condition qu’elle soit connectée.

    Les DRM c’est rien par rapport à tout ce qui nous attend.

    Les logiciels libres ont une grande bataille à mener.

  • Atrament

    On a un vrai problème :

    Internet a fait changer du tout au tout la façon de concevoir le support culturel (livre, BD, film, musique, jeux video, etc.). Parce que le support culturel, c’est avant tout de la donnée, et qu’Internet est avant tout une merveilleuse et gigantesque plate-forrme d’échange de données.

    Sauf qu’après avoir passé des décennies dans une espèce d’eldorado (le consommateur ne pouvait matériellement pas tricher), les gros comptes ne comprennent simplement pas comment prendre ce nouveau monde à bras le corps. Ils essaient de transposer les contrôles d’accès comme au cinéma (exemple : Netflix et ses accès contrôlés), de faire du support digital une copie de ce qu’était le support physique avec les DRM… Mais ils sont en train de rater le coche, au moins deux fois.

    La première fois, c’est nous (les geeks, les nerds de tous bords) qui la causons : parce que ça nous choque idéologiquement ou parce que ça nous insupporte de voir quelque chose d’aussi mal fait et idiot, il y a toujours un geek pour trouver la méthode qui contournera la dernière “innovation” rétrograde en matière de DRM. On peut se rappeler de la barre de rire quand on a trouvé comment contourner deCSS à l’époque…

    La deuxième, c’est un marché tout neuf qu’ils ne comprennent pas. En laissant faire, ils pourraient gagner énormément en prenant le marché de l’autre sens. C’est ce qu’à assez bien fait Netflix : il inonde ma télé de plein de contenus, facile d’accès, de bonne qualité, pas cher, pas chiant. Je ne pirate presque plus rien depuis que j’ai Netflix dans la télé, parce que çà ne sert à rien. À la place, je vais acheter les DVD des films que j’aime, parce que je retourne au cinéma. Voir des films d’auteur, des trucs rares et sympas, dont posséder une objet me fait plaisir. Je ne dois pas être le seul.

    Tout ça me fait penser à Microsoft et sa gentille contribution au monde du libre, sous la forme d’une mise à jour semi-poussée, de Windows© 10. J’ai jamais eu autant de gens qui m’ont demandé comment passer à Linux, ou si c’était possible d’essayer au moins un peu, depuis que Windows vient les empêcher de faire ce qu’ils veulent. Eux aussi, en cherchant à contraindre, et en ignorant le nouveau marché, sont en train de se tirer une balle dans le pied. Mais pour eux aussi, c’est une balle qui va aller très, très doucement.

  • Armakhis

    @JMarc

    Pareil pour Bibi : l’intégrale des Arsène Lupin en ebook à la FNAC. Pour l’offrir à mon brozer… Lecture impossible chez lui. On a dû le télécharger illégalement pour pouvoir le lire. Même conclusion : qu’ils aillent se faire voir.

    Dommage car l’intégrale de Maurice Leblanc est dans le domaine public et librement accessible / téléchargeable comme pas mal d’auteurs “classiques” (Dans le désordre et suivant les gouts Zweig, Maupassant, Voltaire, Dostoïevski…)

    Faites vous plaisir c’est libre :-)

    eBooks libres :

    http://www.ebooksgratuits.com/ebooks.php

  • j-c

    @ Atrament:

    Pourquoi distinguer les gros comptes de Netflix ?

    Netflix est simplement une sur-couche qui collabore avec les gros comptes de la production.

    En quoi Netflix est-il différent des gros comptes (à part le fait qu’il fonctionne) ?

    J’ai l’impression que la discussion est biaisée: les gros comptes font forcément les mauvais choix, car quand ils font les bons choix, ce ne sont plus, par définition, les gros comptes.

    À mon humble avis, les gros comptes, à défaut de la solution la plus éthique, applique la solution la plus pragmatique: tant que la loi reconnaît que se procurer un film en outrepassant la volonté des ayant-droits est illégal, la solution la plus pragmatique est de proposer la solution la plus inconfortable possible le plus longtemps possible, car cette solution inconfortable reste très rentable (comme dit plus tôt: c’est bel et bien une tentative de continuer une situation d’eldorado).

    Je n’aime pas cette vision simpliste qui repose sur le fait que tout le monde est idiot: les gros comptes savent très très bien quelles sont les solutions, mais ils savent qu’ils y passeront quand ces solutions deviendraient suffisamment rentables.

  • ParadoxEd

    “Je n’aime pas cette vision simpliste qui repose sur le fait que tout le monde est idiot: les gros comptes savent très très bien quelles sont les solutions, mais ils savent qu’ils y passeront quand ces solutions deviendraient suffisamment rentables.”

    Pour connaître un peu le monde des “médias” comme on dit, via des amis, non, c’est totalement faux, et c’est d’ailleurs valable pour d’autres mondes (banques, assurances au hasard). Récemment, une amie au service IT pour la VOD chez TF1 pétait des câbles de voir l’énergie qui était mise dans les DRM, etc, etc qui, dans les faits, “sanctionnent” l’utilisateur final de base, sans parler de se torcher carrément avec les tickets incidents remontés par les utilisateurs lors de l’accès justement au contenu VOD… Le fait est que, ce sont des grands (et surtout vieux) noms de l’industrie qui se disent naïvement “on a toujours fait comme ça, on continue comme ça ou pas très loin”. C’est tout, c’est aussi bête que ça. Ca se résume en 1 mot : immobilisme.

    Et pour info, idem pour les banques/assurances et cie : ils ont déjà bien du mal à rester dans les clous au niveau des textes de lois qui les concernent, à essayer de suivre les besoins des actionnaires, pour assurer un quelconque service au client au dela de “l’obligation” qu’à ce dernier de faire appel à ces sociétés.

    Enfin, pour les sceptiques, un exemple très caractéristique : on peut penser ce que l’on veut de Free (en bien ou en mal), mais leur modèle économique est justement de bousculer l’immobilisme instauré et maintenu par leurs prédécesseurs – on a pu le voir pour l’ADSL, la fibre et la téléphonie mobile ; quand ça marche 3 fois avec la même stratégie à plusieurs années d’intervalle, c’est que les concurrents sont cons ou n’ont pas envie de changer d’un iota.

  • ParadoxEd

    Un gros pavé et je suis pas clair : c’est moins une question de rentabilité, que de rentabilité immédiate, de peur du changement et d’inertie monstrueuse des grands comptes (encore un exemple génial : ça marche comme avec les grands-parents “on a toujours fait comme ça” est une phrase tellement usitée par les types qui montent gentillement l’échelle de leur société…)

  • j-c

    @ ParadoxEd:

    Les témoignages donnés ne contredisent pas ce que je dis: les DRM qui sanctionnent les clients, ce n’est pas là parce que “on a toujours fait comme ça” (vu que la diffusion avec DRM est justement une relativement nouvelle chose), mais c’est parce que c’est stratégiquement plus intéressant.

    Pareil avec ignorer les bugs non remontés: le fait de maintenir un système de VOD qui marche mal pousse les gens à continuer à utiliser les moyens de diffusion qui sont en place, dans lesquels on a investi (et dans lesquels il faudra investir pour les remplacer) et pour lesquels plus longtemps on y reste, plus longtemps on a trait la vache à lait.

    On final, c’est un pari: on parie sur le fait qu’il n’y aura pas un petit nouveau qui proposera un service concurrent réellement meilleur trop rapidement. Free, par exemple, a été ce nouveau. Mais il faut se poser la question: en “restant dans l’immobilisme”, les “vieux” ont gagné pendant X1 mois Y1 euros, et avec l’arrivée de Free, ils ont perdu pendant X2 mois Y2 euros, avant de s’aligner avec Free et de maintenant gagner Y3 euros (inférieur à Y1). S’ils n’étaient pas “resté dans l’immobilisme”, ils auraient changés pour le système “à la Free” avant les X1 mois, et donc, ils auraient gagné Y3 euros pendant X1+X2 mois.

    Qu’est-ce qui est le plus rentable ?

    X1Y1 – (X2Y2) ou (X1+X2)*Y3 ?

    Si tu remplaces par exemple X1 par 24, Y1 par 100, X2 par 12, Y2 par 100 et Y3 par 20, on voit qu’on a:

    2400 – 1200 = 1200 pour 36 * 20 = 720.

    Donc, non, traire la vache à lait le plus longtemps possible en attendant qu’un nouvel acteur arrive et ensuite s’aligner n’est pas forcément une idée stupide ou le résultat d’une mentalité d’immobilisme.

    Et pour les sceptiques: Pendant combien de temps l’industrie du film et du disque se font de large bénéfice via des services trop chers ? Pendant au moins 10 ans, il n’y avait aucune alternative alors que c’était techniquement possible, pendant lesquels ils gagnaient plus par produit qu’à l’heure actuelle. Et concernant la transition: Spotify ou l’Apple Music Store collaborent 100% avec eux et les paient au bon prix, pareil pour Netflix. Preuve que l'”immobilisme” est une bonne stratégie.

  • ParadoxEd

    C’est drôle je peux dire la même chose que toi : cela ne contredit pas ce que je dis, au contraire :

    “Les témoignages donnés ne contredisent pas ce que je dis: les DRM qui sanctionnent les clients, ce n’est pas là parce que “on a toujours fait comme ça” (vu que la diffusion avec DRM est justement une relativement nouvelle chose), mais c’est parce que c’est stratégiquement plus intéressant.”

    => Déjà, si, on a toujours fait comme ça et le DRM est juste une manifestation dans le monde numérique de ce qui se faisait : avant on avait un objet physique (difficile à copier, etc), le DRM donne juste les mêmes “propriétés” à un objet numérique (lien à un compte; 1 copie/pers, etc)

    “Pareil avec ignorer les bugs non remontés: le fait de maintenir un système de VOD qui marche mal pousse les gens à continuer à utiliser les moyens de diffusion qui sont en place, dans lesquels on a investi (et dans lesquels il faudra investir pour les remplacer) et pour lesquels plus longtemps on y reste, plus longtemps on a trait la vache à lait.”

    => Très franchement, il faut être un peu extrémiste (et ne pas avoir vu la chaîne de direction de ce genre de maison) pour penser que c’est une stratégie : pour faire simple, c’est surtout en France que l’on pense qu’un investissement est une mauvaise chose. Le problème n’est pas d’investir de l’argent en fait, mais surtout le temps que l’on prend pour le faire, sans compter qu’on le fait par-dessus la jambe (bon nombre de grandes boites n’ont rien à envier au monde politique sur ce point) ; forcément en définitive, ça a couté beaucoup d’argent, beaucoup de temps, pour un produit/service pas fini sur les specs d’il y a 10 ans, et par définition, ce n’est donc plus un investissement, c’est une perte sèche.

    “On final, c’est un pari: on parie sur le fait qu’il n’y aura pas un petit nouveau qui proposera un service concurrent réellement meilleur trop rapidement. Free, par exemple, a été ce nouveau. Mais il faut se poser la question: en “restant dans l’immobilisme”, les “vieux” ont gagné pendant X1 mois Y1 euros, et avec l’arrivée de Free, ils ont perdu pendant X2 mois Y2 euros, avant de s’aligner avec Free et de maintenant gagner Y3 euros (inférieur à Y1). S’ils n’étaient pas “resté dans l’immobilisme”, ils auraient changés pour le système “à la Free” avant les X1 mois, et donc, ils auraient gagné Y3 euros pendant X1+X2 mois.

    Qu’est-ce qui est le plus rentable ?

    X1Y1 – (X2Y2) ou (X1+X2)*Y3 ?

    Si tu remplaces par exemple X1 par 24, Y1 par 100, X2 par 12, Y2 par 100 et Y3 par 20, on voit qu’on a:

    2400 – 1200 = 1200 pour 36 * 20 = 720.

    Donc, non, traire la vache à lait le plus longtemps possible en attendant qu’un nouvel acteur arrive et ensuite s’aligner n’est pas forcément une idée stupide ou le résultat d’une mentalité d’immobilisme.”

    La vraie question n’est pas là, sous-entendu, l’équation n’est pas aussi simple (je peux aussi t’en poser, si tu veux, mais ce sera nettement moins simple) ; la vraie question c’est “combien ont-ils perdus/sont-il toujours en train de perdre, du fait de cet immobilisme ?”, surtout encore une fois en France, où il n’est pas si facile de virer des gens, surtout en masse, surtout quand le gouvernement à son mot à dire (cf actualités sur ce point).

    “Et pour les sceptiques: Pendant combien de temps l’industrie du film et du disque se font de large bénéfice via des services trop chers ? Pendant au moins 10 ans, il n’y avait aucune alternative alors que c’était techniquement possible, pendant lesquels ils gagnaient plus par produit qu’à l’heure actuelle. Et concernant la transition: Spotify ou l’Apple Music Store collaborent 100% avec eux et les paient au bon prix, pareil pour Netflix. Preuve que l’”immobilisme” est une bonne stratégie.”

    Ah, enfin, on arrive là où je voulais : c’était techniquement possible en effet, mais pour le grand public, il était difficile de s’en passer et de faire réellement autrement. (et pour le “gagnaient plus par produit qu’à l’heure actuelle” tu veux qu’on calcules en tenant compte de l’inflation pour rigoler ?). L’immobilisme une bonne stratégie ? Admettons l’espèce d’un instant : depuis combien de temps, tu peux te procurer de la musique, des films, des livres (pendant un bon moment en meilleure qualité que dans le commerce, faut-il le rappeler), etc… plus facilement alors qu’il est techniquement possible depuis, disons, minimum 10 ans voire un peu moins de 15 ans, de proposer ce genre de service (avec des coûts de distributions infiniment plus faibles) de le faire commercialement ?

    Alors, disons que oui, l’immobilisme est une bonne stratégie. A court terme. Donc, par définition, ce n’est pas une stratégie. Quand tu définis la stratégie d’une grande entreprise, tu ne le fais pas à 1 an. Mais, à la limite, j’aime ta façon de penser ; je pourrais arrêter de travailler et dire à mon N+1 que ma procrastination est la définition d’une stratégie de réflexion à un angle d’approche de l’étude des spécifications du Projet X/Y/Z…

    Oui, je me moque un peu. Malgré tout, je reste persuadé que l’immobilisme est moins un état de fait provoqué par des décisions de gestion stratégique que de mauvaise volonté et d’incompétence – exactement comme au gouvermement par ailleurs (faut-il rappeler où sont placés les indésirables de l’hémicycle ? Il y en avait une placée chez Orange alors qu’elle incendiait OpenOffice à l’époque parce qu’il ne fournissait pas de pare-feu). Pourquoi ? Parce qu’on en a tous les signes, même si effectivement, on peut naïvement penser que tout relève d’une stratégie finement menée, il existe d’autres signes qui ne laisse pas vraiment de place au doute, même si tu as l’air de voir tout ça comme “déjà prévu”.

    Pour résumer, dans ton approche, le problème c’est qu’il y a un biais énorme ; le plus simple pour en parler est justement le piratage (la boucle est bouclée). Quand les gestionnaires parlent de piratage de leurs oeuvres, il parlent de “pertes”. C’est faux, à tous les niveaux : le pirate n’est pas forcément un client potentiel, c’est donc au mieux “un manque à gagner”. Pire, des études ont montré que ça avait justement l’effet inverse (il faudrait que je retrouve les sources), ça augmente les ventes. C’est exactement pareil, basiquement, tu dis “c’est pas bête de vouloir amortir au maximum les investissements ayant été faits”. Sur le fond, c’est vrai ; reste que si c’était une aussi bonne stratégie que tu le dis, aucune innovation ne serait faite pour rester sur les revenus passifs ainsi générés avant qu’un concurrent n’arrive. Là où le bât blesse, c’est que même lorsque l’entreprise est en danger par une concurrence loyale ou non (cf piratage), elle bouge soit dans l’urgence (en sacrifiant immensément plus d’argent par conséquent, ainsi que son image) soit disparaît à plus ou moins long terme (le temps que ses réserves s’épuisent). Pour les scéptiques, comme tu le dis, regarde les rachats/disparition d’entreprises ces dernières années, et la France est un cas d’école sur ce point.

  • yvain

    C’est cool j’achette mes livres sur google play quand je les veux en digital ou amazon pour le format papier, les deux proposent des choix énormes et sont pas trop cher (enfin un jour j’ai vu un livre a 1000 euros…[a dragon flying in the sky]).

  • Jay

    CONTRE!

    Contre le livre numérique.

    Ce truc est… Bwerk! La seule onomatopée qui me vient en tête, désolée.

    Bref, un livre est fait pour vivre ; être jauni par le temps ; être trimbalé dans un sac ou un autre pendant les voyages ; laissé ouvert et abandonné sur la table en vacances pour faire une matinée piscine ; lu, le soir, à la lueur de la lampe de chevet ; être dégusté en hiver assis(e) par terre à deux pas du chauffage, avec une couette sur le dos et un chocolat chaud à côté.

    La tablette est la mort de la magie (bon si vous lisez vos livres de cours, je ne dirais rien, mais sinon…) Un bon thriller sait faire trembler son lecteur à chaque page tournée, on a peur de tourner deux pages d’un coup et de découvrir ce qui tuerait l’intrigue (tuerait… mauvais jeu de mot? oups). Un roman d’action nous fait trembler d’excitation, on a, à la fois envie de tout finir pour connaître la fin tout de suite, et on savoure cette attente qui nous brûle en même temps. Un roman d’amour se lit, allongé(e) dans son lit, seul(e) pour rire de la niaiserie des personnages ; rouler d’un côté ou de l’autre en trouvant l’émotion prenante…

    Bref, je suis une lectrice acharnée et assoiffée de nouveautés, mais le numérique n’est pas de ce qui me rend euphorique.

    Par contre, vive le téléchargement et le streaming!

    Bye

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