editeur – Sam & Max http://sametmax.com Du code, du cul Wed, 23 Dec 2020 13:35:02 +0000 en-US hourly 1 https://wordpress.org/?v=4.9.7 32490438 Je fais mon coming out http://sametmax.com/je-fais-mon-coming-out/ http://sametmax.com/je-fais-mon-coming-out/#comments Tue, 29 May 2018 11:48:23 +0000 http://sametmax.com/?p=24447 J’utilise VSCode

J’ai vraiment du mal à m’en remettre, et j’ai des proches qui utilisent Vim et ne sont pas toujours encore à l’aise avec l’idée. J’ai refusé d’utiliser Visual Studio à de nombreuses reprises, alors tester son petit frère était déjà un pas osé. Un truc Microsoft. Un truc écrit en Javascript.

Mais bon, j’aime ça, et il faut pas avoir honte de qui on est.

Le fait que ce soit libre et multiplateforme pour un produit Microsoft est surprenant, néanmoins c’est le maintien continu de l’excellent comportement de la team derrière qui est le plus bluffant: respectueux, proche des utilisateurs, sans bullshit…

Le fait que ce soit facile à installer et utiliser pour un projet javascript est surprenant, néanmoins c’est l’excellente performance du produit qui est le plus bluffant: temps démarrage, réactivité du scroll, gestion de gros projets…

Alors j’ai continué à le garder sous le coude, en parallèle à Sublime Text.

Et quelque chose de subtil a changé, chaque jour, sublime dont j’ai pourtant payé la licence, me faisait de moins en moins bander. Je sollicitais de plus en plus VSCode. Jusqu’à ce que ça devienne mon éditeur par défaut.

Oh, ST et moi on se voit toujours. Pour ouvrir un petit fichier vite fait, taper un article, tester un truc.

En revanche dès que c’est un projet, j’ai un éditeur Electron made in Redmond pour ça, et il me rend heureux.

L’ergonomie de la bestiole

Les auteurs de VSCode ont pompé tous les éditeurs les plus populaires, goulûment. Ils ont optimisé le temps de démarrage à mort, et même si on n’a pas la vitesse d’un ST ou d’un Vim, ça reste moult fois plus rapide que la vaste majorité de la concurrence. Pas de splash screen à rallonge et ce moment de doute où on n’est pas sûr d’avoir vraiment cliqué sur le bouton. J’aime bien Jetbrain mais le startup de PyCharm me fout les boules à chaque fois.

Côté apparence, on retrouve des lignes épurées avec peu de boutons, des tabs, la fameuse bird view du code de ST, un Head Up Display, une statut-bar très riche et le “go to anywhere” que tout le monde adore depuis Mate.

La force de VSCode c’est l’expérience de son équipe : ils ont bien compris ce que les utilisateurs faisaient le plus souvent, et l’ont mis à porter de main. Un clic pour faire un split view ou afficher le terminal intégré. Mais pas de fonction “Imprimer”. Une barre latérale donne l’accès à 4 autres modes, un pour la recherche dans tout le projet, un pour git (et rien d’autre), un pour le debuggeur intégré, et un pour installer des extensions.

Une foule de choses sont configurables, avec une interface qui mélange fichiers de config et aide à la saisie. C’est étrange la première fois qu’on met le nez dans “paramètres de l’utilisateur” ou “ouvrir les raccourcis clavier”. Ni vraiment une fenêtre avec des formulaires. Ni vraiment un JSON à éditer à la main. Un peu des deux. Et c’est super bien fait.

Ceci dit, comme les réglages par défaut sont assez sains, un junior n’aura pas à s’en soucier et pourra tout de suite commencer à introduire des bugs dans votre projet.

L’éditeur

Aucune innovation. Aucune tentative de faire différent de la concurrence. C’est du classique, c’est propre, et ça marche. On peut bien entendu choisir entre plusieurs mode de saisie (mode VI, Emarcs, Sublime, etc), mais perso je reste avec le mode original et quelques raccourcis custo.

Derrière, toutes les fonctionnalités modernes sont là: multi-curseur, sélection/recherche incrémentale, snippets (emmet inclus !), complétion des mots les plus utilisés, navigation par symbole, hot exit. L’avantage, c’est que comme VSCode joue la carte de l’interface minimaliste, on n’a pas besoin de connaitre tout ça, et on peut juste commencer à taper, tout en apprenant chaque feature au fur et à mesure de ses progrès. C’est un excellent éditeur pour débutant en ce sens. Mais les powers users qui aiment malgré tout la souris et les onglets y trouveront leur compte.

La coloration syntaxique est irréprochable (heureusement), mais on voit qu’ils ont du faire des concessions. Par exemple au démarrage, seule la partie de votre viewport est colorée. Il faut attendre une à deux secondes sur les gros projets pour que le reste du fichier le soit, histoire de pas freezer tout le bouzin.

Le bon côté de ça c’est que c’est très fluide. Bon évidemment j’ai 8 coeurs et 32Go de RAM. J’ai tenté l’aventure sur une VM avec 2 de rames et un tout petit coeur, et c’est pénible. Au repos avec quelques tabs ouverts, le truc s’engouffre quand même ses 700Mo de mémoire vive. N’oubliez pas que c’est du V8 derrière.

En comparaison ST en bouffe 300, et Vim, heu, LOL.

Intégration Git

L’intelligence de cette feature, c’est qu’ils se sont limités aux opérations simples et courantes. Permettre de naviguer dans l’espace temps ou de lancer son merge --rebase, c’est dur à faire correctement. Donc VSCode n’essaye pas.

Il affiche juste la liste des fichiers qui sont modifiés et/ou en staging, permet de les bouger de l’un à l’autre ou annuler les modifications, et de faire un commit rapidement. Un clic sur un fichier l’ouvre en mode diff avec HEAD. C’est tout.

C’est pas 1% de ce que permet de faire Git.

Mais c’est facilement 69% de mon usage de Git. Du coup c’est super pratique. Combiné avec le terminal intégré, et vous pouvez gérer presque tout le repo sans sortir de l’éditeur.

Le debuggeur

Je ne l’utilise jamais et je préfère ipdb. Pour le moment, en Python, il est trop lent. Les devs JS en disent du bien, vu qu’apparemment il est capable de se connecter directement au navigateur et comprend TypeScript de manière transparente.

La recherche

Rien à dire. C’est rapide. Ça marche. Ça supporte les trucs les plus importants: case insensitive (activé par défaut), regex, in sélection, dans tous les fichiers, filtrés par extension, et tout le bordel. Cliquer sur le résultat ouvre le fichier à la bonne ligne. Pas de modale qui bloque l’UI.

Pas de surprise, donc. Mais pas de mauvaises surprises.

L’indexage est configurable par projet, ce qui est indispensable dès que vous avez quelque chose d’un peu complexe.

La recherche de fichiers par nom est absente puisque ferait doublons avec “Go To Anywhere”.

Intégration des langages

Là, on attaque la partie intéressante. VSCode est neutre dans son traitement des langages, et toutes les features avancées se font donc via des extensions. L’astuce, c’est que l’équipe supporte officiellement certaines extensions, et elles sont donc d’excellente qualité.

Le support de Python est phénoménal. C’est simplement le meilleur après celui de PyCharm (et de pas beaucoup), ce qui n’est pas peu dire, vu que Jetbrain fait probablement des messes noires et des sacrifices à Quetzalcoatl pour obtenir ce résultat.

Python est notoirement difficile à outiller de par son très grand dynamisme.

Mais là, c’est beau.

Pylint est activé par défaut, et flake8 ainsi que mypy sont optionnellement activables. Leurs préréglages sont de bonne qualité, particulièrement celui de mypy qui est normalement inutilisable out of the box. L’éditeur vous prompte pour l’installation quand il détecte qu’ils sont absents, et lance tout ça pour vous.

Tout est configurable par projet, et donc si vous spécifiez un virtualenv pour votre projet (ce qui vous devriez toujours faire), VSCode va détecter que les outils ne sont pas dedans, vous proposer de les installer, et le faire pour vous.

Du coup, bénéficier des types hints, de la détection des erreurs de syntaxes, des variables non déclarées et des imports manquants ou inutiles est beaucoup plus facile que sur n’importe quel compétiteur. Ok, sauf PyCharm. Mais personnellement je l’appelle PyChiderme.

Si VSCode ne supporte pas nativement un outil, il existe probablement une extension pour ça. Par exemple, il y a une extension pour black, qui est à Python ce que Gofmt est à Go, et que j’installe donc maintenant à chaque nouveau projet.

L’intégration de ces outils est excellente :

  • Les linters de Python sont naturellement lents, mais VSCode les lance en asynchrone et ça ne ralentit pas son UI.
  • L’affichage des erreurs est claire, mais discret. Ça limite l’effet sapin de Noël.
  • à côté du terminal intégré existe une fenêtre qui liste toutes les erreurs par fichier. On peut ainsi parcourir son projet erreur par erreur.

VScode m’a même surpris à détecter mes tests unitaires, m’a proposé d’installer pytest puis de lancer tout ça.

Cependant, pour vraiment parler de l’intégration de Python dans VSCode, il me faut mentionner IntelliSense. C’est un terme marketing inventé par MS pour caractériser toutes les fonctionnalités autour de la compréhension que l’éditeur à du code, et des opérations qu’il propose dessus.

Ok, ok, c’est un mot 100% bullshit.

Mais bordel, ça marche.

La complétion du code est excellente, et marche sans aucun réglage. Avec la lib standard bien entendu, mais aussi avec votre code, et toutes les libs installées dans votre virtualenv (si vous avez précisé le chemin vers ledit env dans les settings du projet, of course, il est pas devin).

VSCode affiche les docstrings, les params et propose d’aller à la définition de n’importe quoi en un clic.

Et si comme moi vous avez passé un temps fou à essayer d’obtenir le même résultat sous ST/Vim/Whatever en chargeant what mille plugins et en changeant 600 valeurs de configs, vous comprendrez que c’est juste, topissime.

Quelques infos

Les réglages de VSCode de base sont bons. C’est vraiment une partie de ce qui fait la force du projet: moins de bordel à faire soi-même. Mais comme il est bien configurable, il ne faut pas s’en priver. Quelques trucs que je fais toujours:

Installer une police avec des ligatures

Genre Fira-Code.

Et activer les settings:

    "editor.fontFamily": "'Fira Code', 'Droid Sans Mono', 'Courier New', monospace, 'Droid Sans Fallback'",
    "editor.fontLigatures": true,

Exclure plein de fichiers

J’ai pas du tout envie que “Go to anywhere”, la recherche des fichiers ou l’indexage git charge des trucs inutiles. Donc j’ai des settings de base de nazi:

    "files.exclude": {
        "**/.git": true,
        "**/.svn": true,
        "**/.hg": true,
        "**/.DS_Store": true,
        "**/dist": true,
        "**/build": true,
        "**/env/**": true,
        "**/venv/**": true,
        "**/virtualenv/**": true,
        "**/node_modules": true,
        "**/bower_components": true,
        "**/vendors": true,
        "**/__pycache__": true,
        "**/**/*.pyc": true
    },
    "files.watcherExclude": {
        "**/.git/objects/**": true,
        "**/node_modules/**": true,
        "**/build/**": true,
        "**/dist/**": true,
        "**/env/**": true,
        "**/venv/**": true,
        "**/virtualenv/**": true,
        "**/bower_components/**": true,
        "**/vendors/**": true,
        "**/__pycache__": true,
        "**/**/*.pyc": true
    },

Mes settings par projet sont généralement encore plus restrictifs.

Je change les params de zoom

 "window.zoomLevel": 2,
 "editor.mouseWheelZoom": true,
 "editor.fontSize": 10,

Je vire la télémétrie

Je suis pas sous Windows 10, merde.

    "telemetry.enableCrashReporter": false,
    "telemetry.enableTelemetry": false,

Je mets des barres verticales

    "editor.rulers": [
        79, # PEP8
        88, # Black
        120 # Javascript
    ],

Ergonomie perso

    "editor.renderWhitespace": "none", # overridé par projet
    "editor.renderIndentGuides": true,
    "editor.minimap.enabled": true,
    "editor.minimap.renderCharacters": true,
    "editor.autoIndent": true,
    "window.restoreWindows": "all",
    "window.openFoldersInNewWindow": "on",
    "editor.acceptSuggestionOnEnter": "off",
    "editor.tabCompletion": true,
    "emmet.triggerExpansionOnTab": true,

Pour un Python heureux

    "python.venvPath": "~/.local/share/virtualenvs/",
    "python.linting.mypyEnabled": true,
    "python.linting.enabled": true,
    "python.pythonPath": "/usr/bin/python3.6", # je l'override dans les settings de projet
    "black.path": "/home/user/.local/bin/black", # black a besoin de Python 3.6
    "python.formatting.provider": "none", # pour black
    "editor.formatOnPaste": true,
    "files.associations": {
        ".pylintrc": "ini"
    },
    "python.linting.flake8Enabled": true,
    "python.unitTest.pyTestEnabled": true,
    "python.linting.pylintEnabled": true,

J’installe généralement ces extensions

  • Python. Logique.
  • Color highlight pour que les code hexa soient surlignés avec la couleur qu’ils représentent.
  • Black, parce que je ne veux plus jamais reformater du code manuellement de ma vie.
  • Django template et jinja, pour un meilleur support des templates django et jinja en coloration syntaxique.
  • Editor config parce que j’ai toujours un .editorconfig à la racine de mes projets.
  • gitignore, systemd-init-file, restructured text afin d’avoir la coloration syntaxique pour eux aussi
  • path intellisense, comme ça j’ai la complétion sur les chemins de fichier.
  • Rainbow CSV, qui affiche chaque colonne d’un CSV dans une couleur différente.
  • git history pour afficher l’historique d’un fichier ou d’une ligne.

Astuces utiles

VSCode vient avec les raccourcis traditionnels des éditeurs graphiques: ctrl + F pour rechercher, ctrl + shift + f pour rechercher dans le projet, ctrl + d pour la sélection incrémentale, ctrl + p pour le “go to anywhere”, ctrl + shift + p pour le head up display, ctrl + s pour sauvegarder, ctrl (+shift) pour se balader (sélectioner) de mot en mot, etc.

Il possède aussi quelques trucs sympas dont on parle moins dans les tutos:

  • clic milieu active la sélection verticale
  • Dans un shell, code -r ouvre un fichier dans la fenêtre en court, et code -n dans une nouvelle fenêtre. code --diff foo bar ouvre les deux fichiers en mode comparaison.
  • Dans un projet, le fichier .vscode/tasks.json contient la configuration des taches à lancer. Compilation, tests unitaires, debuggage, serveur… On peut lui faire faire n’importe quoi.
  • “Join line” n’a aucun shortcut par défaut. C’est une opération courante, donc je vous conseille de la mapper. Perso je la mets sur ctrl + j.
  • Ctrl+Shift+ O permet de se déplacer vers n’importe quel symbole. C’est pratique, mais personne ne s’en souvient jamais. Plus facile à retenir: faire un “go to anywhere” (ctrl + P) et commencer la recherche par @. Ou @: pour regrouper les symboles par nature (classes, fonctions, etc). Le “go to symbole” marche sur tout le projet avec Ctrl + T, mais c’est lennnnnnnnnnnnt.
  • De la même manière, on peut aller à un numéro de ligne avec Ctrl+ G. Mais c’est plus facile de faire un “go to anywhere” puis de taper :. Ou depuis un terminal code file.ext:numligne
  • Ctrl+ U, aka “putain nooooooooooooooon, j’ai fais un ctrl + d de trop”.
  • Ctrl + k + ctrl + f appliquer le formateur à la sélection. Pour les gens qui ont des TOC.
  • VSCode a une preview pour le markdown. Facile à lancer depuis le HUD
  • Une fois que vous avez pris l’habitude d’utiliser “go to definition” dans le menu contextuel, sachez que ctrl + clic fait pareil :)

Un snippet perso que je rajoute également (dans $HOME/.config/Code/User/snippets/python.json):

   "wrap_in_try_except": {
        "prefix": "try",
        "body": [
          "try:",
          "\t${0}${TM_SELECTED_TEXT}",
          "except ${1:Exception}:",
          "\t${2:import pdb; pdb.set_trace()}"
        ],
        "description": "Wrap in try/except"
    },

Ça permet de sélectionner un truc, de taper try puis tab et avoir le tout wrappé dans un try/except.

Le futur

Depuis sa sortie, l’éditeur est en constante amélioration. Les mises à jour sont toujours une excellente surprise, avec des tas de goodies, y compris dans les extensions.

Mais là, dans la dernière version instable (qui a la bonne idée de ne pas overrider la stable à l’installation), VSCode vient avec une preview de l’édition collaborative. Genre Google doc, mais pour le code, et dans tout l’éditeur.

La partie chiante, c’est qu’il faut un compte (Microsoft évidemment), et donc que ça passe par leurs serveurs.

La partie amazing par contre, c’est que ça envoie du poney nucléaire. L’ouverture des onglets, l’écriture, le scroll… Tout se synchronise proprement. Si on décide de faire sa vie, VSCode désynchronise la navigation, et permet à tout le monde de travailler en parallèle sur le projet (et même optionnellement donner accès à son terminal). Si on veut de nouveau voir la navigation de l’autre, on peut demander de le suivre à nouveau, et pouf, on suit ce qu’il fait en live.

Testé avec des clients à des milliers de borne. C’est bluffant.

Vous l’avez compris

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